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Plan de Déplacement Urbain (PDU) de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole,

vous n'avez plus que quelques jours, jusqu'au 17 mai, pour donner votre avis à l'occasion de l’enquête publique.

 

Alors que près de 50% des gaz à effet de serre et autres polluants que nous respirons tous les jours sont générés par les transports routiers motorisés et que l'on attend toujours une politique en faveur des déplacements à vélo à Marseille, votre avis sur le projet de PDU mis à l'enquête publique est d'autant plus important.

Pourtant on ne peut pas dire que la publicité faite autour de cette enquête publique soit au niveau de l'enjeu. Nous n'avons pas vraiment l'impression que nos élus aient vraiment envie que le citoyen lambda, cycliste ou pas, s'intéresse d'un peu trop prêt à ces questions. Au Collectif Vélos en Ville nous pensons au contraire qu'en tant qu'électeur chouchouté ou en tant que cycliste méprisé, vous devez donner votre avis.

Aussi pour vous faciliter la tâche, nous avons décortiqué pour vous ce plan et le moins qu'on puisse dire c'est qu'en matière de vélo notamment, le compte n'y est pas, loin de là.

 Nous vous proposons ci-dessous une trame de courriel ou de courrier à envoyer en masse au président de la commission d'enquête.

Vous pouvez bien sur l'envoyer tel quel ou la modifier à votre guise. C'est un peu long...mais c'est très bon. Faites vous plaisir!

 Pour ceux qui voudraient approfondir le sujet, vous trouverez ci-dessous le lien vers le dossier de l'enquête publique. On vous recommande de jeter un coup d’œil sur l'analyse qu'en font l'Autorité environnementale et le Préfet. Langage diplomatique, peut-être, mais ça décoiffe quand même.

 http://www.marseille-provence.com/actions/enquete-publique-pdu.html

 

Contribution à envoyer avant le 17 mai par mail à :  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.?cc=Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.&subject=Contribution%20à%20l'enquête%20publique%20du%20PDU">Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.?subject=Contribution%20à%20l'enquête%20publique&cc=Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.">

 

ou par courrier à :

Monsieur le président de la commission d'enquête sur le PDU de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole

Monsieur Ivan Chiaverini

Communauté Urbaine Marseille MPM

Direction de pole mobilités et déplacements

BP 48014

13567 Marseille cedex 02



Pour voir le contenu de la lettre  Cliquez ci-dessous:
 

Objet : Contribution à l'enquête publique sur le PDU de Marseille

 

Monsieur le président de la commission d'enquête sur le PDU de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole,

 

Le Plan de Déplacement Urbain est actuellement soumis à l'enquête publique et je souhaite vous faire part de ma déception à sa lecture. L'analyse que je fais de ce document est très largement convergente avec celles qu'en ont faite la préfecture et l'Autorité environnementale. A savoir, beaucoup d'affichages et de déclarations d'intentions et peu d'engagement concrets et de priorisations des actions à mener.

La plupart des engagements réels de l'institution sont renvoyés à plus tard, à des documents, guides, schémas ou autres, encore à élaborer. Il s'agit là d'un détournement de l'esprit et peut-être même de la lettre de la loi instituant les PDU. Je m'interroge donc sur la solidité juridique du document qui nous est soumis.

 Je ne reviendrai donc pas en détail sur les points relevés à l'occasion de ces avis mais je souhaiterais préciser trois points qui y ont été peu approfondis.

 

Le premier concerne la publicité faite à cette enquête, qui est pour le moins minimaliste. Une belle illustration de cette frilosité est donnée par le magazine gratuit de la communauté urbaine, MPM Mag. Dans son édition, du mois d'avril, pas un mot sur le PDU dans un cahier spécial de 23 pages pourtant consacré au «Printemps des Transports». Il faut chercher un petit encart peu attirant en page 4 du magazine pour trouver mention de l'enquête publique au détour d'une phrase.

La même volonté de peu communiquer sur l'enquête publique se retrouve dans l'affichage public qui a largement mis en avant le lancement de la navette maritime ou l'élargissement des horaires du métro, laissant à l'annonce de l'enquête du PDU quelques dos de sucette Decaux mal placées et peu visibles.

Alors que le PDU reconnaît lui-même (page 209) que la mobilisation des citoyens sera un facteur indispensable pour atteindre les objectifs ambitieux qu'il se donne, l'enquête publique autour du PDU et des ses enjeux, écologiques mais aussi financiers, aurait du être le premier étage de cette communication. D'évidence cela n'a pas été le cas et cela n'augure rien de bon pour la suite de la mise en œuvre du PDU.

 

Le second point concerne la politique annoncée en faveur des modes doux et actifs (la marche à pied et le vélo). J'insisterai sur ce point non seulement parce que l'association dont je suis adhérent, le Collectif Vélos en Ville, a pour objet la promotion de ces modes déplacements mais aussi parce qu'il s'agit d'un thème fort des annonces du PDU et que le sort qui leur est concrètement fait est une illustration des profondes déficiences, ambiguïtés et incohérences de ce document.

 Le PDU fait sur ces questions référence à de multiples reprises à un Schéma Directeur des Modes Doux (SDMDO) pour tout ce qui concerne la programmation et les actions concrètes. Il s'agit donc là de l'élément structurant d'une politique de déplacement qui affiche vouloir lancer la « Vélorution » sur le territoire de MPM, multiplier par 5,4 le nombre de déplacement à vélo sur le territoire communautaire et privilégier le piéton (page 39).

  • Page 46 La communauté Urbaine a entrepris une démarche d'élaboration d'un SDMDO dont les principales dispositions sont reprises dans le présent chapitre tant en ce qui concerne les principes d'aménagement des espaces publics (orientation1.1) que la mise en œuvre d'itinéraires et d'équipements à destination des vélos (orientation 1.2).

  • Page 50 Réaménager l'espace public au profit des modes actifs.

Les propositions ci-après sont détaillées et illustrées dans le SDMDO.

  • Page 52 Le SDMDO préconise le développement des zones 30 et de rencontre dans la plupart des noyaux villageois de Marseille ou des centre-ville des communes alentours. En cohérence avec le SDMDO chaque année seront mises en œuvres au moins 5 zones 30 nouvelles et 2 zones de rencontre (1 M€ par an).

  • Page 54 : En cohérence avec le SDMDO un programme ambitieux d'amélioration des accès aux pôles d'échanges multimodaux pour les piétons et les cyclistes est engagé. (1M€ par an).

  • Page 61 : En cohérence avec le SDMDO des axes cyclables structurants seront aménagés sur les voies majeures du réseau de voirie. Il est proposé d'aménager au moins 10 km d'axes structurants chaque année, en veillant à les répartir sur l'ensemble du territoire communautaire mais dans un souci constant de masse critique suffisante et de continuité ( budget 3 M€ par an)..

  • Page 74 : En cohérence avec le SDMDO un programme de suppression progressive et ciblée de place de stationnement sur voirie sera mis en œuvre.

  • Page 101 : Le Schéma Multimodal des Infrastructures routières sera nécessairement articulé avec le SDMDO.

 

Or ce document, qui semble faire référence pour tout ce qui concerne la mise en place des itinéraires et des équipements vélos mais aussi les aménagements de l'espace public ou les infrastructures routières, n'est pas annexé au PDU. Il m'est donc impossible de donner un avis éclairé sur des points fondamentaux de la politique annoncée.

 Cette absence est d'autant plus inquiétante que le vice-président en charge de ce Schéma Directeur déclare dans un courrier rendu public par le blog « Les cyclistes enragés » ( http://collectifcyclistesenragees.over-blog.com/article-le-cce-ecrit-aux-elues-d-europe-ecologie-les-verts-de-la-cu-mpm-et-obtient-des-reponses-116741479.html ) que « la difficulté aujourd'hui est d'élaborer un plan d'action et un calendrier pour mettre en œuvre le SDMD, alors que la plupart des élus ne sont pas sensibilisés à cette thématique ».

Dans ces conditions, la remarque que fait l’état en annexe de son avis, « il serait opportun pour plus de clarté de dessiner les itinéraires cyclables prioritaires sur la carte p 62 à réaliser à court terme (50 km sur 5 ans) », risque fort de rester lettre morte. D'autant plus que les budgets avancés sont largement insuffisants et que les quelques éléments factuels contenus dans le PDU sur ces modes de déplacements sont largement critiquables.

Voir, par exemple, l'absence de programmation d'installation d'arceaux de stationnement vélo sur l'espace public; la présentation des Double-Sens-Cyclable (terme exact du code de la route) comme d'une tolérance dérogatoire au code de la route (page 63); l'annonce « d'une expérimentation de 6 mois » de l'ouverture de certaines voies de bus de 4 m 50 de large à la circulation des vélos avant éventuelle généralisation « sur les couloirs compatibles selon un calendrier qui sera élaboré le moment venu»... (page 64 ) alors que la question réelle porte sur l'ouverture des voies de bus « ouvertes » de 3 m 50 de large ( comme à Paris, Bordeaux, Lyon , Toulouse...) et qu'un des exemples cités pour «expérimentation », le boulevard de Paris, est déjà officiellement ouvert à la circulation vélo depuis plus de deux ans ( Arrêté N° 1000807 ) ; l'annonce qu'un aménagement sera fait, avant 10 ans, sur la Corniche Kennedy mais que l'aménagement de l'axe Arenc Luminy, pourtant l'axe aujourd'hui, le plus emprunté par les cyclistes à Marseille, pourra être aménagé «  en cas de succès manifesté par un certain niveau de fréquentation vélo de cet axe » (page 61)...

 

Enfin ce PDU reste largement dans l’ambiguïté en ce qui concerne la place laissée à la voiture. Que ce soit en matière de stationnement, de zones apaisées ou de constructions d'infrastructures routières les préconisations de ce document ne montrent pas une volonté claire d'inciter les habitants du territoire communautaire à moins utiliser leur voiture.

 Pourtant, comme le reconnaît le PDU lui-même, la place que l’on laisse à l’automobile dans le fonctionnement du système viaire, dans les rues et sur les trottoirs doit être en cohérence avec la nécessité de rentabiliser les lourds investissements consentis dans les TC et la volonté de favoriser la marche à pied et le vélo.

Reprenant la remarque du préfet Frémont dans son Porté-à-connaissance sur le PDU de 2006, «  tant que les automobilistes disposent de facilités de circulation et de stationnement, ils recourent au mode de déplacement en voiture particulière, quelles que soient les facilités qui leur sont offertes en matière de transports collectifs  », le PDU rappelle ainsi, page 100, que «  la question de la voirie émerge dès lors comme un des leviers à mobiliser pour faire évoluer les comportements modaux ».

 Il précise même que dans le centre de Marseille, la tendance à la stabilisation, voire à la baisse des trafics sur certains axes est, « étant donné l'ampleur des phénomènes d'induction de trafic en milieu urbain dense, sans doute d'avantage à mettre au crédit des mesures de restriction de l'usage de la voiture dans le centre (extension des zones à stationnement payant, réduction des capacités au profit des TC dont le tramway) plutôt qu'aux projets de tunnels permettant aux automobilistes en transit d'éviter le centre.  » (PDU p 97)

 Ce diagnostic n’empêche cependant le PDU d'envisager une programmation « routière » largement favorable à la circulation automobile.

 Le réseau viaire, est censé être amélioré à l'occasion d'un Schéma Directeur des Infrastructures Routières dont le nom augure bien mal d'une politique de déplacement qui se veut urbaine.

 Ce qui se traduit dans le PDU par une programmation de projets de voirie listés à échéance 2023 qui porte, en sus du réseau autoroutier et des échangeurs, sur un nombre limité de « coups partis » où, pour la plupart, la multimodalité était prévue de longue date et n'était remise en cause par personne (Linea, BUS, boulevard littoral...) et, pour ce qui concerne les Boulevards Urbains Multimodaux (BUM), par une liste relativement maigre dont on ne sait pas si, à échéance 2023, ils sont prévus pour être réalisés ou simplement étudiés. (PDU page 110)

 En conséquence, les BUM, tout en facilitant la circulation automobile, n'apporteront qu'une réponse très partielle à la question de la multimodalité et de la place prise par la voiture, en circulation ou en stationnement, qui restera entière et portera principalement sur le reste de la voirie banale.

 

Sur les voies interquartiers, par exemple la rue de Lyon à Marseille, le PDU indique que les enjeux portent, notamment, sur une multimodalités « de fait » (?), que « la vocation de chaque voie reste à déterminer » mais, en revanche, il n’hésite pas à affirmer qu’« une place importante doit (y) être réservée au stationnement » et que « les nombreuses intersections doivent être aménagées avec des feux, des stops ou des cédez-le-passage », confirmant ainsi leur fonctionnement « routier ».et la priorité donnée au stationnement automobile dont on sait pourtant qu'il est un facteur prépondérant dans le choix de l'automobile pour se déplacer. Tout autant d'ailleurs qu'un handicap pour la réaffectation de l'espace urbain en faveur de la marche à pied et du vélo.(p 102). Rien sur la place des transports collectifs, celle des vélos, la proportion maximale de l'espace allouée à l'automobile...

L’exemple de la rue de Lyon est particulièrement bien choisi. Les péripéties récentes de la concertation autour de son aménagement ont révélées comment l’absence de cadre politique clair autorise toutes les dérives plus ou moins clientélistes au moment de la mise en œuvre d’un projet d’aménagement de l’espace public et de la voirie. En effet, uniquement pour préserver des places de stationnement automobile pour quelques uns, et malgré les enjeux liés aux TC dans ce secteur de Marseille, le projet de BHNS sur la rue de Lyon s’est transformé en une simple amélioration du fonctionnement de la ligne 26 de la RTM.

 Sur les « voies locales », par exemple la rue de Lodi à Marseille, les enjeux annoncés portent sur l'apaisement du trafic et la priorité aux modes doux. Mais en termes de principes d'aménagement le PDU précise encore une fois, qu’une place importante doit être réservée au stationnement (p 102). Quant à la circulation des bus, à la place laissée aux cyclistes et aux piétons, le PDU, en termes de principes d'aménagements, ne prend, ici encore, pas position et laisse la porte ouverte à toutes les pressions et tractations à venir au détriment de l’intérêt général qu’il devrait préserver.

Enfin en matière de zone apaisées, le PDU propose en particulier que soient mises en œuvre, chaque année, au moins 5 zones 30 et 2 zones de rencontre pour un budget annuel de 1 Million d'euros. (p 52). Le PDU ne précise cependant pas ses objectifs de linéaire de voirie à passer en zone pacifiée à l’horizon 2023 (2000 km de voirie sur MPM). On ne sait pas non plus quand le centre-ville de Marseille passera en zone 30 mais, en revanche, le PDU quantifie précisément ses prévisions de réaménagement de places publiques à 20 000 m2 par an pour un budget de 5 à 6 millions d'euros par an...(p 51). La disproportion des ambitions et des engagements est flagrante quand on sait que les zones pacifiés sont des éléments majeurs des politiques de déplacements des villes comme Paris ou Strasbourg. Mais il est vrai que les ambitions en matière de zone 30 sont dépendantes d'un Schéma Directeur des Modes Doux inexistant.

 

En conclusion, la maîtrise de la circulation automobile si elle est affirmée comme un des objectifs du PDU ne se traduit pas concrètement en programmation d'actions claires, ambitieuses, efficaces et efficientes. Quant à l'analyse de la réalité de la prise en compte des piétons et des cyclistes, elle est dépendante d'un document inexistant.

En conséquence je pense que ce projet de PDU si superficiel et si creux mériterait un avis défavorable de la part de votre commission.

 

Cordialement