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Etude de l'ADEME sur les ateliers vélo

infographies atelierautoreparationEn septembre 2016, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) rendait publique une enquête sur les différents services vélos pouvant être mis en place dans les territoires par différents acteurs. Deux des services vélos les plus répandus en France, le VLS et les ateliers vélos participatifs et solidaires n’étaient alors étudiés que sous l’angle de l’offre et non de l’impact.
 
C’est désormais chose faite pour les ateliers vélos, puisque l’ADEME a ajouté un cahier supplémentaire à son étude, ainsi qu’une infographie. Cette étude a été menée au sein des ateliers vélos participatifs et solidaires de L’Heureux Cyclage durant le deuxième trimestre 2017.
 
Mais que nous apprend cette étude ?

L'enquête

Avec 2631 réponses au questionnaire, l'enquête a particulièrement bien fonctionné auprès des ateliers vélos et de ses adhérents.
Les utilisatrices et utilisateurs des ateliers vélos
Les ateliers vélos ne sont pas genrés : la répartition femmes/hommes dans les ateliers vélos et celle des personnes ayant répondu (40/60) sont quasiment identiques à celle des cyclistes urbains français (38,5/61,5), selon les données INSEE 2017.
Les utilisateurs des ateliers vélos parcourent le double de distance de la moyenne nationale pour se rendre sur leur lieu de travail. Ils sont aussi deux fois moins motorisés ou multi-motorisés et sont sur-équipés en vélo.
Les utilisateurs des ateliers vélos appartiennent globalement à des groupes sociaux identiques à la moyenne nationale des usagers du vélo au quotidien.
Les ateliers vélos sont utilisés par toutes les tranches d'âge avec tout de même une sur-représentation des 25 – 35 ans, peut-être due à un effet générationnel.
Parmi les utilisateurs, l'ensemble des tranches de revenus sont globalement représentées, avec une sur-représentation des faibles revenus. Les ateliers vélos ont sans doute tout intérêt à adapter leurs différents types d'adhésion en fonction des revenus des utilisateurs.

Acquisitions et réparations

94 % des personnes qui ont répondu à l'enquête possédaient déjà un vélo au moment de leur adhésion, néanmoins 87 % déclarent aussi avoir trouvé leur vélo dans l'atelier.
A plus de 98 %, ils déclarent avoir appris à réparer leur vélo à l'atelier. Ils diagnostiquent plus facilement et attendent moins longtemps pour le réparer.
38 % des personnes enquêtées ont déclaré qu'un problème technique les empêchaient de faire du vélo (réparation ou acquisition).
Il existe une disparité dans la fréquence d’utilisation des ateliers vélos avec 46,9 % des personnes qui se rendent à l'atelier une ou deux fois par an.
30 % des personnes déclarent ne plus fréquenter l'atelier parce qu'elles sont devenues autonomes, ou plutôt vélonomes : bbjectif réussi !
A 98 % ils sont satisfaits par les ateliers (87,8 % chez les anciens adhérents).

La pratique

A près de 70 %, ils déclarent que l'adhésion à l'atelier a changé leur pratique.
A plus de 50 %, ils déclarent que le risque de vol est une des principales contraintes à l'utilisation du vélo en ville. Aux ateliers vélos de s'organiser pour lever ce frein.
La pratique du vélo et les réparations changent davantage chez les adhérents par rapport aux anciens adhérents. Ces derniers reçoivent également moins d'effet sur la santé.
Pour 77 % des adhérents, la pratique du vélo contribue positivement à leur santé.
Peu de report modal effectué grâce aux ateliers vélos car les adhérents faisaient déjà beaucoup de vélo avant leur adhésion, mais ils sont 48 % à avoir déclaré que leur pratique du vélo a changé depuis leur adhésion.

Les coûts

L'effort financier de la collectivité nécessaire pour générer un km à vélo grâce à un atelier d’autoréparation génère 11,5 fois plus de bénéfices [que de coûts] pour la collectivité dans son ensemble : l'intérêt général n'est donc plus à démontrer.
Les ateliers vélos sont le seul service vélo avec un modèle économique hybride. Si on admet que le coût pour la puissance publique se monte à 35€/an/adhérent, les ateliers vélo se placent en tête des services vélo en terme d'efficacité grâce à leur autofinancement.
De plus, ce résultat est à nuancer pour les collectivités locales : parmi les 35€ de coût pour la puissance publique, une grande partie provient des aides de l'état pour les contrats aidés. Un partie également de cette somme provient du financement de projet hors atelier (événementiels, politique de la ville, interventions, etc.).
Le coût pour la collectivité locale, mairie ou métropole, est donc très réduit alors que les bénéfices, eux, sont bien réels.
De plus, il existe une grosse différence de coût entre structures employeuses et non employeuses.

Les besoins

Les personnes enquêtées témoignent leur désir d’avoir un plus grand nombre d'ateliers vélos dans des locaux plus grands mis à leur disposition. De là à dire que les collectivités locales ont leur rôle à jouer, il n'y a qu'un pas.