C'est ainsi que continuent les démarches du Collectif pour redistribuer l'espace public sur le Bd Chave : Plus de vélos, plus de piétons, plus de terrasses, mais moins de voitures s'il vous plait.
Le boulevard Chave, tout une histoireTout d'abord, un petit retour sur l'historique pour ceux qui n'auraient pas suivi les épisodes précédents et notamment les :
épisode 1,
épisode 2,
épisode 3 et
épisode 4.
En 2007, le tramway fait son grand retour sur le Boulevard Chave et une piste cyclable apparaît conformément aux arrêtés n°1308300 et n°1004189 sur l'intégralité du boulevard. Mais rapidement les choses dégénèrent et les potelets sautent (selon la tradition marseillaise) et voitures et terrasses s'installent sur la piste cyclable comme vous pouvez le voir sur la photo ci-contre ou dans
l'épisode 1.
Le Collectif Vélos en Ville réagit et envoie une lettre au maire de Marseille et à la métropole, en octobre 2014, comme décrit dans
l'épisode 2. Mais, même si la barrière installée par la métropole disparaît (on se demande toujours comment elle est apparue) la fameuse terrasse, elle, demeure. Pendant ce temps là, le Collectif Vélos en Ville reçoit une réponse du maire de Marseille, fin décembre 2014 (
épisode 3) l'informant que des contrôles vont être opérés. Puis en mars 2015, il recoit la copie de la lettre adressée au contrevenant de la terrasse, décrite dans
l'épisode 4.
En septembre 2015, le journal
La Provence s'en mêle alors et nous apprenons que désormais le contrevenant loue la piste cyclable (ce qui n'était pas le cas avant). Vous avez bien entendu : la Ville de Marseille n'avait pas fait d'erreur mais suite à notre courrier elle a finalement décidé d'en faire une en louant une piste cyclable "appartenant" à la métropole.
Avant dernier épisode, suite à la publication de l'article le 14 octobre 2015
Mais où est la piste !?, trois semaines plus tard, hasard du calendrier, la piste cyclable est repeinte preuve à l'appui :
Mais où est la piste ? Et bien, elle est revenue... Mais encore une fois, la terrasse demeure…
Enfin, voyant la situation se dégrader encore un peu plus, un courrier est envoyé fin mai 2017 et le 13 juin 2017 la piste cyclable du Boulevard Chave est à nouveau repeinte… et la terrasse subsiste toujours.
Mais que dit ce nouveau courrier adressé au maire ?Il relate tout d'abord que la situation n'a pas changé au sujet de l'historique terrasse qui date désormais de presque dix ans ! Mais le courrier décrit également la dégradation de la situation et la généralisation des terrasses sur la piste cyclable depuis la Place Jean Jaurès et jusqu'à la gare de la Blancarde, dans les deux sens, tout en déplorant que les potelets n'existent plus et que le
stationnement désormais très gênant se généralise (voir par exemple la photo ci-contre).
Nous avons ainsi plusieurs cas de figure avec les terrasses :
Premier cas : « Je ne respecte rien, je pose ma terrasse sur la piste cyclable et j'occupe tout l'espace ».
A ce sujet, d'anciennes investigations nous ont fait remarquer quelque chose de tout à fait intéressant : La brasserie « Le 68 » n'est pas la seule à avoir mis des terrasses et des jardinières sur la piste. L’établissement « Au quai 68 » en fait de même ! 68 encore une fois ? Deux amoureux du département du Haut-Rhin ? Après vérification, il se trouve que l'identité graphique des deux enseignes est quasiment la même. On pourrait donc peut être, en conclure qu'il n'y a ici finalement qu'un seul contrevenant à deux emplacements distincts. Ou peut être est-ce une coïncidence ?
Deuxième cas de figure : « Je n'ai pas compris qu'une piste cyclable était une voie strictement réservée aux cyclistes et je crois donc que les piétons peuvent y marcher ». J'installe alors ma terrasse jusqu'au bord de la piste oubliant que
les trottoirs doivent comporter un cheminement d'une largeur minimale de 1,40 mètre libre de mobilier ou de tout autre obstacle éventuel comme l'indique l’arrêté du 15 janvier 2007. Cela fait quand même plus de 10 ans que cet arrêté existe. Et c'est ce que rappelle le Collectif Vélos en Ville dans ce courrier à la Mairie de Marseille. Le boulevard Chave qui comprend une piste cyclable est également longé par une cheminement d'au moins 1,40 mètre pour les piétons et il ne doit pas y avoir de terrasses ni sur l'un, ni sur l'autre. Et dit autrement, une piste cyclable (qui est une voie de circulation à part entière) n'est pas un trottoir (et vice et versa).
Troisième cas de figure : je respecte la piste cyclable et le cheminement piéton et j'installe ma terrasse au-delà. Merci, car les cyclistes et les autres aiment bien boire leurs cafés ailleurs que sur une piste ou un cheminement piéton.
Une situation absurdeUne situation plutôt absurde quand on sait que
les cyclistes (mais aussi les piétons) sont de biens meilleurs clients que les automobilistes comme l'a démontré (entre autre)
cette enquête ou celle de la FUB,
ici et
là. Sans oublier que chaque cycliste libère de fait une place de stationnement de voiture pour d'autres clients.
Mais pourquoi parle-t-on des automobilistes à ce moment là ?
Il se trouve que le Boulevard Chave présente une particularité assez singulière : le tramway partage la moitié du temps son espace (normalement exclusif) avec les voitures. En effet, au moment de la construction du tracé l'aménageur n'a pas pu s'empêcher d'inclure des voies de circulation pour les voitures. Malheureusement (ou heureusement), il n'y avait pas de largeur suffisante pour installer les quais des arrêts du tramway. C'est ainsi que les voitures roulent à ces endroits au niveau des rails du tramway entraînant un ralentissement, voir l'arrêt de ce dernier. Et pourtant, rue de Rome l'aménageur n'a pas jugé bon de partager cet espace avec les cyclistes. On y voit ici une certaine logique de la métropole.
Et voilà comment l'on a créé les conditions d'un conflit entre les populations de clients de terrasse, les piétons et les cyclistes alors qu'en fait c'est bien souvent une seule et même population.
Nos propositionsIl existe pourtant une multitude de cas où les parking voiture sont convertis en terrasse de café comme par exemple, au 45, 67 ou 71 rue Francis Davso et dans pleins d'endroits dans pleins de villes.
C'est ce qui nous a donné l'idée de ne pas à avoir à choisir entre trottoirs, terrasses et pistes cyclables.
Nous proposons de supprimer la circulation des voitures sur le Boulevard Chave, et des sécantes sauf rue de Bruys et Eugène Pierre (future place Jean Jaurès oblige), rue du Camas, rue Georges et Sakakini (encore un peu). Ceci permettra tout d'abord au tramway de ne pas se retrouver à faire la queue derrière les voitures.
Ensuite, cette redistribution de l'espace public permettra de ne pas avoir à faire chevaucher illégalement plusieurs usages de la rue.
Les terrasses pourront donc s'installer là où les voitures circulent aujourd'hui. On peut égalment imaginer que les vélos puissent circuler sur les actuelles voies ocupées par les voitures et quand il le faut sur la plate-forme du tramway, libérant d'autant les trottoirs mais aussi et l'actuelle piste cyclable.
Les cafetiers, comme on les appelle souvent, mais aussi les restaurateurs gagneraient également en sécurité en n'ayant pas à traverser une voie de circulation pour servir leurs tables.
Enfin, les clients apprécieraient le calme revenu sur ce boulevard ombragé, d'autant que le boulevard comprend un bon nombre d'établissements de qualité.
Et enfin la ville reviendrait à ses habitants.