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Tribune pour de nouveaux aménagements cyclables

Le premier confinement du printemps a révélé que Marseille pouvait, elle-aussi, être une ville apaisée. Et cela ne rendait la vie que plus agréable pour ses habitants. L’installation de coronapistes dans toute la France et l’explosion de la pratique du vélo ont permis de rêver à une transition vers des déplacements plus actifs et responsables, au service de la qualité de vie et de la sécurité. Alors qu’une fois encore, la ville s’apaise un peu à l’heure d’un confinement aménagé, quel bilan tirer de ce monde d’après qui a vécu ?
 
Trois constats s’imposent.
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Le premier constat est une évidence : le « monde d’après » se fera avec le « monde d’avant ». À nous de choisir si ce « monde d’avant » est celui de la ville sacrifiée aux voitures et à un aménagement de l’espace public désespérant ou au contraire celui d’une ville pensée pour ses habitants. Car les deux existent. Et la crise sanitaire du COVID et le confinement ont révélé la double peine des métropoles non seulement davantage victimes de la crise sanitaire mais aussi subissant un espace public en état lamentable. Avec ce nouveau confinement et la limitation des déplacements, il est urgent d’améliorer notre cadre de vie. Les familles et les enfants devraient pouvoir profiter de la rue sans être menacés par un flux ininterrompu de voiture. Et cela passe par un aménagement de l’espace public qui permette aux habitants de se déplacer à pied, à trottinette, à skate ou à vélo plutôt que d’esquiver des voitures garées ou en mouvement. Cela est d’autant plus urgent que rien n’indique un quelconque retour à la normale côté sanitaire.
 
Le deuxième constat est que les pistes cyclables de transition et les autres mesures à destination du vélo ont trouvé un public qui ne cesse de croître. De nombreux marseillais et marseillaises se sont décidées à sortir un vieux vélo du garage avec l’aide du Coup de pouce de l’État pour sa restauration ou ont acheté un nouveau vélo, certains bénéficiant d’ailleurs de la prime départementale pour l’achat d’un vélo électrique neuf. Malgré la situation largement perfectible en termes d’infrastructures, le vélo s’impose comme un geste barrière actif : un déplacement respectant les gestes barrières, ponctuel et qui maintient en forme. Ceci est d’autant plus important que le réseau de transports en commun arrive lui aussi à saturation.
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La Marseillaise, 4 novembre 2020 : « Bus ou métro, ça coince aux heures de pointe. »

Alors que la peinture des premières coronapistes commence à disparaître, usée par les pneus, il faut continuer cette transition non seulement en confirmant leur place dans la ville mais en imaginant de nouveaux axes.
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Enfin, le troisième constat est le manque d’endurance de la métropole dans cette montée en puissance. Après les quelques tours de pédales en avant des premières coronapistes et en arrière avec leur démolition sur le Prado, il semble que pour l’instant elle reprend son souffle sur le bas-côté (données produites par le Collectif Vélos en Ville). Nous voulons lui dire de ne pas s’inquiéter : le souffle vient avec la pratique, et ce serait dommage de s’arrêter dans la montée sans profiter de la descente tranquille. Déjà, de nombreuses voies mériteraient de voir leur infrastructure finalisée : La Canebière, la rue d’Aix ou encore le Boulevard des Dames à repenser. D’autres pourtant déjà prévues pour le premier déconfinement, pourraient être mises en place, testées puis pérennisées, comme le cours Pierre Puget, la rue Paradis ou le Prado 2*. À cela s’ajoute aussi l’importance de mettre en place un vrai stationnement sécurisé et de faire respecter ces pistes pour qu’elles ne se transforment pas en parking.
 
Le collectif Vélos en Ville n’attend que de renouer le dialogue avec la métropole afin de transformer ses premières propositions déjà faites et les engagements de la métropole en réalisations concrêtes. Pédalons ensemble dans la même direction, il y a urgence face à l’épidémie !

2020 est l’année des défis : sanitaire d’abord, mais aussi environnemental et social. Aucune solution ne peut avoir la prétention de résoudre tous ces enjeux. Pourtant, s’il en est qui participent à moindre effort à améliorer la situation, le développement du vélo en fait partie. Plus que jamais, nous devons réfléchir à nos pratiques de déplacement.
 
*Sur les 30,11kms de coronapistes prévues initialement seules 5,07 km ont été réalisées. Tous les aménagements sont comptés deux fois, lorsqu’ils sont réalisés de chaque côté de la rue. Le boulevard de Paris n’est pas comptabilisé puisque les aménagements étaient déjà présents et pérennes et ont été rendus temporaires…
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