Communiqué de Presse - Fête du Vélo 2018
Le 3 juin, c’est la fête du vélo en France mais c’est aussi devenu la journée mondiale du vélo déclarée par l’ONU. Alors que partout dans le monde, de Melbourne à Bogotá en passant par Portland, les villes développent les infrastructures et les services pour les cyclistes quotidiens, qu’est-il prévu à Marseille ? Et tout d’abord quelle est la situation actuelle ?
Une situation calamiteuseMarseille a largement été récompensée par son inaction : clou rouillé de la fédération des usagers de la bicyclette en 2013 elle se retrouve en 2018, dans le baromètre de la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette),
dernière des 11 plus grandes villes de France. Mais si on regarde plus finement encore elle est également dernière des 40 plus grandes villes de France. Elle est même
dernière des 316 villes de France continentale analysées en ce qui concerne, la question qui les résume toutes : "En résumé les conditions pour le vélo sont bonnes".
De plus,
la part modale vélo est ridiculement faible pour une grand ville (INSEE 2017) avec 1,5 % des déplacements (35eme ville sur 41).
Avec ces 70 km d’aménagements cyclables totalement discontinus et très mal réalisés, Marseille est la ville la moins équipées de France.
Marseille est également :
- La ville la plus embouteillée de France et deuxième ville d’Europe après Varsovie, résultat de sa politique du tout voiture.
- La ville le plus polluée de France en maximales et en moyenne.
- La ville titulaire du plus grand nombre procès perdus au tribunal administratif pour non respect de l’article L228-2 du code de l’environnement qui stipule que des itinéraires cyclables doivent être réalisés à l’occasion de la création ou de la rénovation de voirie.
Point non-plus de
zone à circulation restreinte (ZCR) ou de vignette Crit’Air pourtant en place à Paris, Grenoble et Lyon et planifiées pour 2020 par 19 autres villes.
Qu’est il prévu pour remédier à la situation ?La planification se résume à deux documents.
Le premier, le
Plan de Déplacement Urbain (PDU) adopté en 2013 fixe bien une pseudo feuille de route avec 220 millions d’euros de dépenses pour les infrastructures dont 150 pour la période 2013-2018. Mais combien ont réellement été dépensé et pourquoi ?
Théoriquement, avec cette somme on aurait du voir apparaître 21 428 km de bandes cyclables ! On en conclura donc que le PDU ne sert pas à grand-chose.
Le deuxième document est
l’agenda (métropolitain) de la mobilité, mais là encore rien de ce qu’il contient n’a encore été mis en place et on se demande encore où sont passés nos 350 millions d’euros pour le vélo.
Nous réclamonsDans la situation où est Marseille, l’inaction des pouvoirs publics et l’absence de stratégie est inacceptable.
Nous réclamons :
- A la ville de Marseille, de soutenir toutes les actions en faveur du vélo (événementiels, atelier vélo, équipements municipaux, etc.) ;
- Aux pouvoirs de police, de faire respecter les aménagements cyclables et les trottoirs, de jour comme de nuit.
- A la métropole de Aix-Marseille-Provence, la réalisation d’un véritable plan vélo avec des objectifs ambitieux, une équipe, un budget conséquent qui soit dépensé et un élu dédié ;
- A la préfecture, de prendre de véritables mesures pour lutter contre la pollution et de rappeler aux collectivités qu’elles sont soumises au respect de la loi, à commencer par l’article L228-2 du code de l’environnement ;
- Au conseil départemental, d’aménager les routes départementales afin de sécuriser la pratique du vélo et de rappeler aux automobilistes leur devoir de respect du code de la route ;
- Au conseil régional, d’accompagner les collectivités dans la réalisation d’infrastructures et de services, de développer des offres de trains adaptés pour les cyclistes quotidiens et pour le tourisme ainsi qu’équiper toutes les gares de stationnements sécurisés pour les vélos ;
- A l’état, de continuer à élaborer des lois qui contraignent les pouvoirs publics à passer à l’action ;
- Au ministère public, de sanctionner fermement les manquements à la loi des collectivités, les comportements dangereux des automobilistes et toutes les violences infligées aux cyclistes ;
Nous, les 13 000 cyclistes quotidiens marseillais réclamons un droit à la ville et à la mobilité.