Mlactu, 10 avril 2013
Aix-en-Provence : le vélo plus fort que la voiture
Selon un récent sondage réalisé par TNS Sofres et MTI conseil pour le Club des villes et territoires cyclables, le vélo roule sur la route du succès. Avec 3 millions de vélos vendus en 2012 contre 2,25 millions de voitures, le deux-roues écolo serait-il en passe de remplacer la voiture ? Peut-être pas dans le Sud-Est.
« Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins, à bicyclette », chantait Yves Montand. Des chansons comme celle-là, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Plus pratique et moins polluant, sportif ou électrique, à panier ou tout-terrain, chacun s'accorde pour trouver au moins un point positif dans l'usage de ce deux roues. Qui ne se souvient pas des balades du dimanche en famille ou entre amis au parc et dans les bois à côté de chez soi ? « Il reste accessible à tous. Il est pratique dans les ruelles ou en ville. Également pour se garer. C'est moins coûteux qu'une voiture et cela plaît à tout le monde. Et puis rien ne vaut un peu d'air et une petite balade avant de se rendre au boulot », confie Aurélie, vélo en main et Aixoise depuis peu.
Le Sud-Est, mauvais élève
Quoi qu'il en soit, face à ce sondage, l'humeur reste beaucoup moins bucolique chez les professionnels. Certes tous reconnaissent que les gens commencent à prendre conscience des problèmes de pollution. Certes les parkings, l'essence, ça coûte cher ! Mais selon eux, un autre souci existe... surtout dans le Sud-Est de la France.
« S'il y a trois millions de vélos vendus chaque année en France, je me demande où ils sont passés », s'interroge Cyril Pimentel, salarié du Collectif vélo en ville de Marseille. « En France, un vélo lambda est vendu autour des 300 euros, alors qu'au Danemark ou en Allemagne, des pays où on pédale vraiment, on ne les trouvent pas à moins de 600-800 euros. Le problème chez nous c'est que les vélos sont en piteux état. Alors forcément au bout d'un moment on les met à la poubelle ! Il faudrait apprendre aux Français à optimiser leurs achats... des achats raisonnables. Il faudrait aussi leur apprendre à bien attacher leur vélo et surtout à savoir les réparer», s'indigne-t-il.
Pour Lionel Scorsone, patron d'un magasin spécialisé dans des vélos de sport à Aix, même si ses ventes n'ont pas plus augmenté, il constate que « depuis la disparition de la prime à la casse, évidemment que la vente de voiture est en chute libre ! Ils avaient fait exploser les scores à l'époque mais désormais les gens préfèrent se tourner vers le moins cher. »
Cependant, tous s'accordent à affirmer que dans le Sud, le vélo en libre-service, cela ne peut pas fonctionner. « Déjà supprimé à Aix à cause des côtes et du manque de pistes cyclables, vandalisés à Marseille, ce type de vélo ne marche pas ici. Seulement dans des villes comme Paris ou Lyon », constate Lionel Scorsone. «Ici, le climat est particulier. On a investi des millions d'euros dedans pour ne pas avoir un service digne de ce nom. Il faudrait changer les mentalités. Ou mettre la main au portefeuille », préfère Cyril Pimentel.
Bettina Maitrot