Non mais t’es sérieux là ?
En 1996, le législateur a instauré une loi, connue sous le nom de
loi LAURE, visant à équiper progressivement toutes les voies urbaines d’aménagements cyclables, pour favoriser la pratique de votre mode de transport favori.
La France entière connaît bien Marseille et son association de cyclistes urbains pour, justement, cette loi. Le Collectif Vélos en Ville a, en effet par sept fois, gagner des procès intentés contre la métropole pour non respect de cette loi. Pour celles et ceux qui auraient ratés les sept épisodes,
vous pouvez rattraper la série en commençant par là.
Même si la situation semble désormais s’améliorer, notamment avec la création de la piste cyclable de la Corniche Kennedy - que nous vous invitons à inaugurer pour la Fête du Vélo 2019 - tout ne peut pas être désormais excusé. Et c’est le rôle de votre association que de le signaler.
23 ans après le vote de la LAURE, rendant obligatoire la création d’aménagements cyclables,
ici à Marseille, on fait le contraire. Et par contraire il ne faut comprendre que l’on ne fait pas les aménagements cyclables pourtant obligatoires. Il faut comprendre que l’on retire des aménagements cyclables existants.
La scène du crime se passe dans les quartiers sud de Marseille… Pour une fois qu’il y a un crime par là, il fallait bien le signaler. Et à la fois, comme c’est un des rares endroits de Marseille où quelques pistes cyclables viennent décorer de leurs vertes couleurs, les autoroutes urbaines de Gaston Defferre, le lieu n’est pas très étonnant.
La route des Goudes, bien connue pour ses embouteillages monstrueux à la hauteur de l’addiction du marseillais à sa voiture, est en train d’être modifiée de manière à accueillir encore plus de voitures. Car cela est bien connu, quand le liquide ne passe plus dans l’entonnoir on met encore de liquide.
Et il s’agit bien ici de liquide et d’entonnoir. Le liquide, c’est la voiture. D’une part, parce que cela aussi est bien connu, la voiture occupe tout l’espace qu’on lui donne, tout comme un liquide. Mais également parce que la circulation des voitures, tout comme les liquides est régie par la mécanique des fluides. Et dans la mécanique des fluides, lorsque l’on a un entonnoir à un endroit cela ne sert à rien d’agrandir le tuyau ni en amont, ni en aval, cela n’ira pas plus vite.
L’entonnoir c’est
l’avenue de Montredon au niveau de la plage de la pointe rouge. A cet endroit la voirie est constituée de deux voies de circulation, une dans chaque sens. Tout va bien. En amont, l’avenue de Montredon était aménagée avec une simple voie de circulation pour revenir des Goudes, l’autre sens de circulation se faisant par l’avenue d’Odessa et la promenade du grand large. Tout allait encore bien. Et encore mieux, cette portion de voie était équipée d’une voie de circulation à double-sens cyclable, instaurée en 2012 après moult négociations. Rien de mieux pour désengorger une route bien trop embouteillée.
Mais la métropole, sous l’influence de pouvoir obscur, a décidé d’agrandir le tuyau en passant l’avenue de Montredon entre la plage de la pointe rouge et l’avenue d’Outre Mer en double voie. Et pour créer cette double voie, ils n’ont rien trouver de mieux que de raser la bande cyclable. Et par la même la voie de bus, parce que cela aussi est une vérité avérée à Marseille, le bus cela favorise les embouteillages !
Résultats des courses :Fini les aménagements cyclables (c’est pas comme si c’était obligatoire).
Fini la voie de bus !
Une zone de stockage pour voiture de 568 mètres sur deux voies, qui ne sert strictement à rien, si ce n’est que les automobilistes pourront désormais échanger entre eux sur la durée du bouchon sans tourner la tête pour parler à l’autre voiture. Durée qui n’aura toujours pas changé, car l’entonnoir lui sera toujours là.
Comment en est-on arrivé là ? On se le demande encore, mais pas trop quand même.
Face à cette situation, qui n’incombe pas que les cyclistes malheureusement, un collectif d’usagers, de riverains et de citoyens s’est formé afin de prendre les dispositions nécessaires face à une telle situation. On notera au passage que les avis des riverains sont aujourd’hui bien différents de ce qu’ils pouvaient être, ne serait-ce qu’en 2012, nous rendant ainsi aujourd’hui justice.
Si vous voulez nous aider, pour faire entendre raison, vous pouvez rentrer en contact avec nous à l’adresse suivante,
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Va te jeter aux goudes »
Sinon, on vous tiendra bien entendu informé de la suite de l’aventure.