Encore raté #260 : La soleam répond !
On passe à l’action
Face à une métropole et une SOLEAM s’asseyant allègrement sur deux textes de loi à savoir l’article L228-2 du code de l’environnement et l’article R110-2 du code de la route, nous avons rédigé
un communiqué de presse que nous avons diffusé et nous sommes passés à l’action, le samedi 18 septembre à l’occasion des 25 ans de notre association.

Et quel succès ! Une trentaine de bénévoles de l’association ont réussi en cette fin d’après-midi à repeindre la quasi-intégralité des voies de la Place Jean Jaurès, comme vous pouvez le voir sur les photos ci-contre. Et La Marseillaise et La Provence étaient là pour couvrir l’événement comme vous pouvez le lire
ici et
ici. L’association a donc réussi sa mise en conformité de l’aménagement de la voirie de la place Jean Jaurès. Mais malheureusement bien que ce soit la métropole et le SOLEAM qui transgressent les lois et l’association qui remet en conformité l’aménagement avec la loi, c’est bien nous que la police municipale est venu réprimander, une fois les journalistes partis. Une fois de plus, l’association fait son travail et la police le sien, saisissant au passage nos pochoirs.
Et alors ?
L’histoire aurait pu se finir ainsi, c’est-à-dire à l’apéro-concert organisé pour l’anniversaire des 25 ans de l’association, mais cela aurait été sans compter sur l’effet escompté par ce type d’action qui a déjà porté ses fruits par le passé. Et c’est ainsi que
la SOLEAM a répondu par voie de presse interposée, 12 jours après, dans La Marseillaise.
Et leur réponse n’est pas sans rappeler, les vaccins anti covid-19 fourrés à la puce 5G : « Le marquage au sol des inscriptions cyclables devait être fait avec des plaques en métal corten, or on s’est rendu compte que ce matériau est incompatible avec les bornes rétractables sur la place, pouvant créer des interférences ». À croire que Didier Raoult continue à faire des émules… On a envie d’y croire, mais c’est quand même difficile quand on vient de passer six ans à se faire prendre pour des idiots sur un tel chantier…
Quand bien même...
Mais même si on le croyait, la réponse ne nous satisferait pas du tout !
Secundo, quand bien même cela répondrait au texte de loi, on ne peut considérer cette solution comme un aménagement cyclable : quelques logos, sans une réelle piste cyclable délimitée par la couleur, la qualité du revêtement et la différence de niveau, ne créeront que des conflits entre les piétons et les cyclistes. De plus, nous serions curieux de voir où les vélos sont censés passer lorsqu’ils doivent traverser les terrasses du Petit Nice (salut Richard !), du bar Jean Jaurès, du bar de la Plaine et du Papamouse (Salut David !) pour ne citer qu’eux. On viendra quand même, mais pas pour faire du vélo.
Tertio, qu’en est-il des zones 30 ? En principe, on aménage une zone 30 (ou de rencontre car on ne sait pas trop ici, vu que tous les panneaux sont mélangés) seulement une fois qu’un arrêté municipal a été pris en

amont. Si arrêté il y a, alors le double-sens cyclable devrait déjà être présent sur l’ensemble des rues de la place Jean Jaurès, conformément à l’article R110-2 du code de la route. Si absence d’arrêté, alors la SOLEAM a aménagé une rue sans autorisation, ce qui est tout aussi grave…
Nous sommes donc dans l’obligation de répondre à la SOLEAM et à la métropole par un courrier leur demandant de se conformer aux textes de loi, ce qui augure, en cas de refus, un futur dixième recours au tribunal administratif. Encore un. Cela devient industriel...
Et tout cela pourquoi ?Puisque des pistes et bandes cyclables étaient bel et bien présentes dans le projet initial le long de l’axe le plus long (nord-sud), pourquoi n’y a t’il plus rien aujourd’hui ?
La réponse reste à ce jour encore un mystère. Quoiqu’il en soit, de part et d’autre de cette piste et de cette bande cyclable qui ne sont plus, subsistent en revanche deux grandes rangées de stationnement voiture, qui ne sont pourtant pas, elles, obligatoires. Tout cela pour entreposer des voitures qui ne circulent jamais, comme on entreposerait de vielles carcasses dans une casse auto : A voir les photos prises en juillet, on voit bien que ces voitures n’ont pas bougées depuis la livraison de la Place.
Mais pourquoi le ferait-elles, vu que c’est gratuit ! En plus, à Marseille, quand c’est gratuit, même mal garé, t’es sûr de n’avoir jamais de PV, alors qu’
il est interdit de rester garé plus de 24 heures, comme nous l’indique le site web de la Ville de Marseille : on appréciera au passage, la photo de la municipalité, avec les 6 voitures de gauche et les 5 de droite mal garées ! Chapeau l’artiste !


